De Paris à Cayenne : Journal d'un transporté

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DE PARIS A CAYENNE

II

Embarquement. — La corvette le Tanger. — Traversée. — La rade de Cadix. — Evasion de Lignon. — Gibraltar. — Le commandant et l'état-major du Tanger. — Arrivée à Ajaccio. — Retour sur les sympathies des Belle-Ilois.

Il était environ quatre heures du soir quand nous montions sur le pont de la corvette le Tanger. Le ciel était chargé d'épais nuages, la mer houleuse et frémissante encore de la tempête de la veille, et, dans cette saison, — nous étions au 1 décembre 1857, — il était permis de craindre que le mauvais temps nous accompagnât jusque dans la rade d'Ajaccio. Un hasard inespéré changea ces tristes prévisions. La rude mer de Bretagne qui, vingt-quatre heures auparavant, avait forcé le Tanger de se réfugier à Lorient, se fit hospitalière pour nous recevoir. Le golfe de Gascogne lui-même, si peu disciplinable, adoucit ses fureurs, et, après une paisible traversée de quelques jours, nous jetions l'ancre dans la baie de Cadix, par le plus beau temps du monde. On sait tout ce qu'a d'enchanteur la baie de Cadix, et je ne veux pas aller sur les brisées des feuilletonistes en renom qui ont le monoer


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