De Paris à Cayenne : Journal d'un transporté

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DE PARIS A CAYENNE

aujourd'hui, la certitude où. j'étais de ne jamais pouvoir m'élever à dresser des étals irréprochables. Je n'eus également qu'à me louer des employés dont je devenais le compagnon : M. Lepinay, aujourd'hui percepteur à Cayenne, et M. Emilien Cléobie, employé à la trésorerie en Cochinchine. Voici quel était l'emploi de ma journée : de six. à sept heures du matin, je travaillais avec le jeune Franconie ; de là je me rendais au Trésor, où je restais jusqu'à dix heures; j'y retournais à midi jusqu'à quatre heures du soir, moment où je reprenais mes leçons chez M. Franconie jusqu'à six heures. Puis venait le dîner, et, à neuf heures, le règlement voulait que je fusse rentré chez moi. Et encore avais-je été gratifié et sans le demander, d'une permission de neuf heures, tandis que l'heure de la retraite générale était annoncée à sept heures et demie par un coup de canon. Ma journée était passablement remplie et c'était déjà plus de travail que n'en peut supporter un Européen à la Guyane. Cependant, je fus encore amené plus tard à donner deux leçons de plus, une de dix à onze heures le matin, et l'autre de six à sept heures du soir. Il est vrai qu'à ce moment, familiarisé avec la comptabilité du Trésor, je pouvais me dispenser de l'exactitude. Mon travail consistait à résumer chaque mois les dépenses et recettes tant pour l'administration centrale que pour l'administration


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