Mémoires inédits et correspondance sur Billaud Varenne et Collot d'Herbois

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BILLAUD VARENNE.

leur rage sanguinaire contre les femmes qu'elle n'épargna même pas, employèrent le glaive, le poison, le poignard, et leur cruauté, quelque inouïe qu'elle fût, n'imagina pas de leur faire subir les horreurs du supplice. La nature vous l'avait donné ce sexe pour ramollir cette férorité qui vous distingue, en l'attendrissant par la douceur de son âme, qui lui est propre, et qui décuple son amabilité ; car n'est-ce pas à ce dessein qu'elle l'a créée un chef-d'œuvre de beauté, de grâces et de qualités enchanteresses? ce qui le rend, au moral c o m m e au physique, un objet complètement digne d'adorations. Et vous, modernes, vous qui prétendez renchérir sur les anciens en galanterie, vous qui avez l'air de l'idolâtrer, à la sortie de vos bras, vous la livrez à des bourreaux? N'y a-t-il donc en principes, c o m m e en justice, que de nouveaux meurtres à commettre pour punir les assassinats? Et ne serait-il pas plus humain, plus juste, plus sage, plus moral, plus utile, de tarir, de détruire, d'anéantir, s'il est possible, la source si désastreuse du crime, que d'exter-


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