Mémoires inédits et correspondance sur Billaud Varenne et Collot d'Herbois

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BILLAUD VARENNE.

bliqucs, qui ne devraient jamais laisser commettre impunément aucune mauvaise action. Voilà le funeste résultat de l'étrange distance de nous à nous-mêmes, vers laquelle nos opinions erronées, nos coutumes mal conçues et nos mœurs, en dégénérant, nous mènent incommensurablement,

sans qu'on

s'en aperçoive.

Mais chez les Indiens de la Guyane, qui, sous ce rapport, sont infiniment plus près que nous du point raisonnable d'où nous nous sommes si fort écartés, ce n'est jamais que pour en être l'époux qu'un h o m m e convoite et reçoit les prémices d'une femme, et ce sont des sauvages qui enseignent aux peuples, qui s'appellent policés, quel est le vœu formel de la nature, qu'ils accomplissent encore dans la droiture de leur ingénuité rustique, de leurs idées simples et de leurs usages primitifs. En récusant cette vérité, il serait impossibJe d'expliquer l'objet de cette tendre et profonde sensibilité dont le cœur des femmes est i m p r é g n é , et qui, les entraînant, comme en dépit d'elles-mêmes et de l'excessive timidité de leur pudeur, les livrerait à la merci


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