Mémoires inédits et correspondance sur Billaud Varenne et Collot d'Herbois

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BILLAUD VARENNE.

âmes, pour assurer notre bien-être sur la terre: dès lors on ne peut que gémir de voir un jeune h o m m e , si parfaitement organisé pour en jouir, y renoncer néanmoins, par cela seul que les illusions des hommes dégénérés ont déjà fasciné ses regards inexpérimentés.

O prestige

trop funeste de la vanité et de l'ambition ! Quel est donc votre déplorable empire du moment que, dans les cœurs même les plus honnêtes, vous l'emportez sur l'attrait le plus puissant de la sensibilité? Sans doute il est admirable cet effort sur soi-même d'une générosité trop rare, et c'est en l'applaudissant, qu'on s'écrie avec amertume : « Jeune homme, tu brûles pour une beauté vertueuse et tu fuis ! Où vas-tu? — chercher la prospérité et le bonheur? — Aveugle infortuné ! tu résides dans leur retraite, et tu l'abandonnes ! pour courir après quoi? A la poursuite de leur vain simulacre !... A h ! que te sert d'avoir, dans la première ivresse de l'émotion, béni mille et mille fois l'orage prospère qui conduisit tes pas positivement où ton cœur délicat devait se satu-


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