BIOGRAPHIE
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encore, pour ainsi dire, plus attaché par l'habitude de vivre ensemble depuis quarante années que par les primitives impulsions de son cœur paternel. En peux-tu douter, mon cher frère? Une pareille séparation n'eût pas tardé à le plonger dans le tombeau ! Et toi-même, toi qui vis si sédentaire, dans quel isolement affreux ne te serais-tu pas trouvé, et que d'instants pénibles et désagréables tu te serais attirés par des souvenirs
soucieux et déchi-
rants! Sans doute, mon père a des mouvements de vivacité, mais c'est à lui que nous devons l'existence, et si la mère de Clémentine te fait trouver quelques charmes dans la vie, à tout prendre, tu les dois à celui de qui tu la tiens. Enfin, c'est notre père : et de qui souffrira-t-on quelque chose, si ce n'est d'un être qu'on ne doit pas moins respecter que chérir ! Au surplus, tous ces sentiments sont au fond de ton âme, et, grâce à l'intéressante Clémentine, de part et d'autre tous les nuages sont dissipés. « Tu conçois que j e ne prends pas moins d'intérêt à celle que tu as trouvée selon ton