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BILLAUD
VARENNE.
existence, par les soins inouïs qu'elle a pris de moi, dans les maladies fréquentes et aiguës que j'ai éprouvées ici et lorsque j'étais dans un abandon et dans un dénuement absolus. Aussi, dès que le retour de l'esclavage fut arrivé, l'ai-je achetée et payée comptant et lui ai-je donné de suite la liberté. Je ne présume donc pas que ma famille puisse trouver mauvais, après les services précieux que cette fille m'a rendus et qu'elle continue à me rendre journellement, par l'ordre et l'économie qu'elle fait régner dans ma maison et par la surveillance et la bonne tenue qu'elle maintient parmi mes nègres, que je tâche de la soustraire à la misère, en cas qu'elle vienne à me perdre, en lui assurant la jouissance du bien dont ici je pourrai disposer, et qui lui revient bien légitimement, ayant pour le moins autant contribué que moi, par ses travaux, à le gagner « BILLAUD VARENNE (1).»
(1) Lettre du 27 floréal an XII(17 mai 1805).