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BILLAUD
VARENNE.
l'argent, par des navires qui malheureusement furent toujours capturés. Johnson l'avait aidée, au moyen des relations et des protections que sa fortune lui avait acquises à Paris. Elle avait obtenu du Directoire, le 24 brumaire an IV (15 novembre 1795), l'autorisation de rejoindre son mari à la Guyane et aux frais de la République. Elle se rendit à la Rochelle, dans le voisinage du port où se faisaient les embarquements pour Cayenne et au milieu de la famille de son mari. A cette époque, les Anglais étaient à peu près maîtres de la mer. Outre les dangers de toutes sortes qu'offrait un si long voyage, il y avait encore à craindre pour la femme de Billaud, dès qu'elle serait arrivée, les terribles fièvres qui n'épargnent personne ; la position de Billaud Varenne n'en fût devenue que plus pénible et plus embarrassante. Le tempérament faible et délicat de M
me
Billaud était un obstacle suffisant pour
l'empêcher d'entreprendre un pareil voyage ; aussi des représentations
bienveillantes lui
ayant été faites à cet égard, tant par Johnson