144
BILLAUD
VARENNE.
Le même jour, 5 nivôse an IX (26 décembre 1800), Billaud Varenne
écrivait aussi à sa
femme une lettre dans laquelle il se félicitait de sa nouvelle profession d'agriculteur, qui le mettait à l'abri du besoin, et il lui déclarait qu'il n'avait aucune envie de rentrer en Europe : « puisqu'on a si violemment brisé les nœuds qui m'attachaient à l'espèce humaine, dit-il, on m'a dispensé de rester, de devenir envieux de les renouer. » Il lui donnait des renseignements sur la propriété d'Orvilliers, lui envoyant un pouvoir pour l'acheter, et il lui recommandait, en terminant, de le remplacer auprès de ses parents et de les consoler en son absence. Ce qui, jusqu'ici, avait beaucoup contribué à soutenir le courage de Billaud Varenne, c'était surtout le souvenir de ses parents et de ses amis; c'était l'amour de sa femme : celle-ci avait continué à correspondre avec lui, et toutes ses lettres étaient empreintes de la plus tendre affection pour lui. De son côté, il lui avait constamment été attaché; aussi quand, au com-