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BILLAUD
VARENNE.
affronté tant de dangers et qui paraissez succomber
sous
les
atteintes
de
ces
vermi-
nes (1). » Quoique l'amour sacré du sol qui l'avait vu naître fût toujours resté profondément gravé dans le cœur de Billaud, les changements politiques survenus en France, depuis son départ, lui avaient fait perdre, à peu près, tout espoir de revoir sa patrie. Cependant, bien souvent, dans sa retraite, il relisait, pour se consoler un peu des tourments de l'absence et de la séparation, les lettres affectueuses de ses parents, qui l'entretenaient toujours de son retour prochain. Mais bientôt arriva, dans les colonies, la nouvelle du 18 brumaire an VIII ; ce coup d'État fut regardé par Billaud comme la véritable destruction des Institutions
républicaines.
Dès ce
jour, il renonça au bonheur de revoir la France ; son cœur se ferma à l'espérance. Gagner sa vie à la sueur de son front, voilà désormais ce qui l'occupa et ce qu'il s'efforça de faire.
(1) Mémoires.