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BIOGRAPHIE.
toire qu'il n'était pas calculé. Cette fille, malgré l'abaissement de sa condition et de son origine, était douce, d'une grande énergie et d'un j u g e ment très sain. Souvent elle soutint le courage chancelant de
Billaud,
en lui rappelant
ce
qu'elle même avait eu à supporter d'affronts et d'outrages, sans qu'il lui fût échappé une parole de colère, mais aussi sans crainte ni faiblesse. « Dans les crises politiques, dit Billaud Varenne, les grands revers, en enflammant l'imagination, électrisent l'âme et lui donnent de l'énergie; au contraire, les peines obscures et domestiques, qui découlent ordinairement
de
sources futiles et
le
viles,
en
comprimant
moral, deviennent pour lui un poison
sourd
qui l'énervé et qui le tue. Combien de fois, pendant qu'une langueur morbifîque me r e n dait incapable de pourvoir à mes besoins, l'infatigable activité de Virginie n'a-t-elle pas suppléé à mon
insuffisance !
Tombais-je
dans
l'abattement, l'attentive affection de Virginie me rappelait à m o i - m ê m e ,
en me disant :
Comment,
vous
Monsieur,
c'est
qui
avez