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BILLAUD
VARENNE.
désert, la seule diversion intéressante qu'il lui fût possible de se procurer. Lorsqu'après un séjour d'une année environ, l'abbé Brotier fut atteint de la maladie qui devait le conduire si promptement au tombeau, Billaud Varenne se trouva dans l'impossibilité de le voir et de lui donner des soins ; il fut très vivement affecté en apprenant sa mort, quelques jours après. Billaud s'attendrissait
aussi,
même sur le
sort du général Pichegru, qui avait été cependant son ennemi personnel, mais qui avait été également sacrifié par ses amis politiques. Billaud avait vu le vide se faire successivement autour de lui, et ce vide était d'autant plus sensible pour lui, que dans cette contrée, où avec le titre de proscrit on l'avait jeté presque nu, rien ne venait amortir les chagrins ni les coups qui le frappaient sans cesse. A la fin de l'an VI, ne recevant plus les secours que le Gouvernement lui avait fournis jusque-là, il accepta pour asile une petite propriété isolée, située dans le canton de Makouria,
appelée