Mémoires inédits et correspondance sur Billaud Varenne et Collot d'Herbois

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BILLAUD

VARENNE.

ses longues maladies, ni des cruelles humiliations qu'on lui avait fait subir. Il semble que le plaisir de s'entretenir avec ceux qu'il aimait lui avait fait oublier tous ses maux. Dans toute la correspondance qu'il a entretenue avec sa famille , depuis son départ de France jusqu'à sa mort, Billaud Varenne a évité, par prudence, de rien dire pouvant se rapporter à la politique, ni même aux événements de la Révolution. Jusqu'au 7 frimaire an IV, il vécut presque seul. Son âme trop fière pour se plaindre, supportait en silence les ennuis de la solitude. « Sans d o u t e , disait-il un j o u r , j e n'ai sous les pieds qu'un sol douloureux et des volcans prêts à m'engloutir, mais aussi une palme glorieuse n'est-elle pas le but de ma carrière, et, qui sent tout le prix de la mériter, peut-il trouver qu'elle lui coûtera trop c h e r ? » Le 7 frimaire an IV, il écrivait à sa femme une lettre dans laquelle il exprimait la douleur qu'il avait ressentie en apprenant qu'elle était malade et malheureuse, et il lui faisait un ta-


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