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BILLAUD
VARENNE.
Collot fut bientôt atteint aussi des fièvres du pays. On le transporta à l'hôpital de Cayenne et Billaud ne tarda pas à venir l'y rejoindre. Après avoir passé une assez triste
convalescence à
Ja campagne, celui-ci venait d'être repris des fièvres, mais plus fortement que la première fois, et sa maladie s'était aggravée d'une dysenterie violente. Par les soins du Gouverneur, les deux d é portés furent placés dans la meilleure salle de l'hôpital
militaire.
C'était
la
première
fois,
depuis leur départ de France, qu'ils pouvaient se voir, se parler et se consoler. Les sœurs de l'hôpital, un peu
effrayées d'abord d'avoir à
soigner et à surveiller deux hommes qu'on leur avait dépeints comme des monstres, des tigres altérés de sang, s'étonnèrent bientôt cependant de leur douceur, de leur patience et de leur résignation. La douceur peinte sur leur visage et le calme qui semblait régner dans leur âme gagnèrent bien vite le cœur de ces religieuses, et les plus tendres soins leurs furent dès lors prodigués.