Mémoires inédits et correspondance sur Billaud Varenne et Collot d'Herbois

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BIOGRAPHIE.

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« Votre belle âme vous fait sans doute éprouver, comme à moi, combien il est douloureux de vivre à une si grande distance et d'être si longtemps sans recevoir de nouvelles les uns des autres. Que je sache seulement que vous jouissez tous d'une bonne santé et je suis satisfait. De pareilles lettres forment chaque jour l'objet de mes vœux, et je les attends avec autant d'impatience que je les recevrai avec des transports de joie

»

Quant à Collot-d'Herbois, il était toujours détenu, mais il n'avait pas encore eu les fièvres ; cette solitude continuelle, à laquelle il se trouvait assujetti, l'avait profondément attristé. Les quelques visites que lui rendait le Gouverneur ne pouvaient suffire à le distraire. Il pensait toujours à la France, à sa femme, à ses amis, dont il avait été si brutalement séparé. Dans une lettre qu'il adressait, le 30 nivôse an IV, à l'un de ses collègues de la Convention, il lui dévoilait l'état de son esprit : « Je suis toujours ici, détenu, consigné et


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