Bulletin de la Société de Géographie : deuxième série, tome VII

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( 131 ) que je voulais atteindre. M. Brachet était malade, et je ne me fiais pas assez aux nègres pour continuer seul avec eux; force donc me fut de revenir sur mes pas. M. Brachet arriva exténué de fatigue chez J. Manoël, et le 22 avril j'eus le chagrin de le voir mourir. Pour mettre à profit le temps qui devait s'écouler jusqu'au retour du courrier expédié, je fis de nouvelles tentatives pour gagner Gouroupatouba ; mais elles furent infructueuses; tout l'intérieur était inondé. José Antonio de l'Oyapoch qui m'avait accompagné me demanda à s'en retourner; je ne pouvais le retenir. Je le chargeai de lettres pour le gouverneur de Cayenne, et pour M. Leprieur. Je fis une reconnaissance jusqu'aux sources du Garapanatouba, et par terre je parvins jusque sur les rives de l'Avawari, d'où j'aurais pu aussi par terre gagner l'Oyapoek

dans la saison sèche.

L'hiver, les chemins sont impraticables; j'en savais quelque chose. Toutes ces courses employèrent mon temps jusqu'à la fin de juin, époque à laquelle arriva enfin la réponse du commandant de Gouroupa. Elle était aussi satisfaisante que je pouvais le désirer ; il donnait ordre à J. Manoël de me fournir des guides pour aller où bon me semblerait. Manoël, influencé par un homme de couleur, spéculateur de salsepareille, refusa de me donner des guides intelligents ; je fus obligé d'engager quelques Indiens de bonne volonté, mais inexpérimentés, et avec les trois nègres etdeux Indiens d'Oyapock qui voulurent venir avec m o i , je descendis la rivière pour me rendre à Gouroupa. Aucune des rivières connues par les dangers que peuvent présenter leur navigation n'offre rien qui

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