Bulletin de la Société de Géographie : deuxième série, tome VII

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( 130 ) éalegre,

située à l'embouchure de cette rivière dans

l'Amazone. M. Leprieur devait m'y rejoindre, mais il ne vint pas. Le 4 avril, je me séparai de M. Leprieur. M. Brachet, naturaliste, consentit à m'accompagner.

Nous

avions avec nous quatre Indiens et trois nègres. Nous descendîmes le Rouapira; mais arrivés sur le Topipocko, des Indiens et des Tapouyes voulurent me forcer de retourner, disant qu'ils avaient les ordres les plus sévères pour empêcher les Français de pénétrer dans le pays. A force de patience et de sang-froid j'obtins de pouvoir continuer ma route jusqu'à l'embouchure du Carapanatouba, chez Joaquim Manoël, d'où je pris l'engagement d'écrire au commandant de Gouroupa. En arrivant là je trouvai des colporteurs qui, ayant excité les Indiens Tomoconies, voulaient s'opposer à mon débarquement. Il fallut encore prendre patience. J'obtins cependant qu'un petit canot serait expédié à Gouroupa, avec une lettre dans laquelle je priai le commandant de vouloir bien donner les ordres nécessaires pour que je pusse continuer mon voyage. Joaquim Manoël, revenu des mauvaises impressions qu'on lui avait données contre moi, me donna au bout de quelques jours des guides pour me conduire sur une rivière qui, peu éloignée des monts Sororoca, se jetait, disait-il, dans le Rio Gouroupatouba. Je laissai chez lui tous mes bagages, et accompagné de M. Brachet et des trois nègres, je partis pour vérifier a vérité de son assertion. Des lacs qu'il fallait côtoyer ou des marécages impraticables à franchir

eurent

bientôt lassé mes guides ; au bout du second jour, entièrement découragés, ils me déclarèrent que, dans cette saison, il était impossible de gagner le point

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