( 162 ) San-Salvador,
et connue aussi sous le nom de l'île del
Sato. Mais M. Navarrete, directeur du dépôt hydrographique de Madrid , dans la préface de son ouvrage intitulé : Collection de Viages y des cubrimientos de los Españoles,
récemment publié, s'est efforcé de prouver
que ce premier débarquement se fit dans les îles Turcas, qui appartiennent au même groupe, et qui sont situées à peu près à cent lieues de distance (de vingt au degré) au S.-E. de San-Salvador. Celle discordance a appelé notre attention, et désirant nous assurer de la vérité , nous avons examiné scrupuleusement l'opinion de M. Navarrete, la comparant avec le Journal même de l'amiral, joint à l'ouvrage que nous commentons, et aux observations dos autres écrivains qui ont résidé dans ces îles. Colomb dit clairement que son premier point de contact avec le Nouveau-Monde fut l'île de
Guanahani,
qu'il nomma San-Salvador, Il la décrit comme une île grande, belle, couverte de bois, abondante en fruits, avec beaucoup de sources, et un grand lac au centre. I n peuple nombreux l'habitait. Il navigua pendant long-temps, longeant ses côtes qui couraient au N.N.-E., et fut alors visité plusieurs fois par les naturels. Certes, une pareille description ne s'accorde guère avec l'île del Turco, qui n'est qu'un îlot stérile, couvert de sable et de rocs, et n'a que deux lieues du nord au sud. Elle est entièrement privée de bois, de tout arbre indigène, de sources, et encore aujourd'hui l'eau que boivent les habitants est celle de la pluie , qu'ils ramassent et conservent dans des espèces de citernes. Au lieu de lac, on y trouve diverses lagunes d'eau salée d'où on tire le sel, unique production de l'île. On ne peut y aborder ni du côte de l'E. ni du côté N.-E. , à