Bulletin de la Société de Géographie : deuxième série, tome VII

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(158 ) min ou plutôt le sentier qui les réunit, et les caravanes ont coutume d'y faire une courte halte. Le 5 décembre 1833, nous avions enfin réussi à nous procurer des chevaux, et nous pûmes nous mettre en route pour Mylasse. Après avoir marché pendant plus de trois quarts d'heure au milieu des collines qui entourent le port, nous employâmes le même temps à traverser une belle plaine coupée par un fort ruisseau. Nous nous dirigions vers le N.-E. à notre gauche; à un quart de lieue de distance, la plaine était bordée par des marais salants de plus d'une lieue de longueur, qui communiquaient avec la mer par leur extrémité N.; aude là s'élevaient de nouvelles collines boisées. Bientôt, à une prairie que nous venions de passer, succéda un terrain couvert de broussailles; à la droite du chemin s'élevaient quelques roches schisteuses dans l'une desquelles étaient taillés cinq gradins demi-circulaires semblables à ceux d'un théâtre, dont ils différaient seulement par leurs dimensions extrêmement petites. Le dernier gradin n'avait que o ,~5 m

de dia-

mètre. Quelques minutes au-delà, près d'un khaféné isolé où nous nous arrêtâmes, de belles pièces de marbre blanc richement travaillées gisaient éparses sur le sol, et tout indiquait le voisinage d'une ville antique. Nous explorâmes long-temps mais en vain les environs ; nous aperçûmes bien encore plusieurs colonnes doriques d'un fort beau travail et quelques pilastres du même ordre ; mais ils avaient été employés à une reconstruction d'époque chrétienne, et nous ne découvrîmes aucune trace des monuments auxquels ils avaient primitivement appartenu. Notre guide nous pressait, et il fallut reprendre la route de Mylasse.


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