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PROCÈS-VERBAUX.
le cours d'eau traversant la vallée appelée aujourd'hui Chawada; il croit plutôt retrouver la rivière signalée dans un affluent du T a cazzé, et ces conjectures se fortifient par l'opinion d'un dbtora abyssin. M . Halévy, sans s'élever contre cette interprétation, répond que les Abyssins contemporains ont l'habitude d'assimiler les noms de la géographie moderne à des points topographiques bien différents : par exemple, ils donnent au cours inférieur de l'Atbara le nom de
Guangue, parce qu'ils
l'ont d'abord volontiers comparé au
prétendu Gange que les anciens commentateurs plaçaient parmi les fleuves du Paradis terrestre. M. Vivien de Saint-Martin fait remarquer que ce n'est pas en s'appuyant seulement sur la linguistique que l'on peut décider de la position d'un point géographique. La séance est levée à onze heures.
Procès-verbal de la séance du 2 avril 1869. PRÉSIDENCE DE M. ANTOINE D'ABBADIE.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le président annonce la douloureuse perte que la Société vient d'éprouver dans la personne d'un des membres les plus zélés de la Commission centrale, M. le docteur Martin de Moussy, qui a succombé à Bourg-la-Reine, près Paris, après une longue maladie. M. le président résume l'existence bien remplie de ce savant distingué, qui a surtout acquis des droits à la réputation par son grand ouvrage sur la Confédération argentine. Le portrait photographique de M. Martin de Moussy est adressé à la Société de géographie par Madame Martin de Moussy. M. Vivien de Saint-Martin signale une autre perte, aujourd'hui bien constatée, que la science géographique et la carrière si périlleuse des explorations africaines ont faite, par la mort du voyageur hongrois Ladislaüs Magyar. Des renseignements positifs à ce sujet ont été publiés par M. Aug. Petermann dans les
Mitthei-
lungen. Ladislaus Magyar, après avoir servi quelque temps comme lieutenant de vaisseau dans la marine autrichienne, emporté sans