Bulletin de la Société de Géographie : cinquième série, toma XVII

Page 25

294

EXCURSION CHEZ LES FALACHA, EN ABYSSINIE.

s'est conservé en Éthiopie. A mesure que ces pratiques s'émoussent chez la population, elle tombe en proie à l'islam, comme le prouve le changement de religion qui s'est effectué et qui s'effectue encore chez les tribus tigraïennes du nord et de l'est de l'Abyssinie et chez les Bogos. Pour terminer cette esquisse, disons quelques mots sur l'extension de la population falacha sur le territoire abyssinien. Il est prouvé que des communautés de cette Secte existent même en Tigraï, notamment dans le Chiré. Beaucoup d'entre eux vivent dans la contrée des AzaboGallas et jusqu'au Choa. Dans le pays Amhara, ils sont établis en Walquaït, dans les contrées montagneuses, le long du Takkazi, depuis le Semien jusqu'au Lasta, mais ils sont peu nombreux en Armathyoho et dans le pays riverain du lac Tsana, du côté de l'est, et manquent tout à fait dans le Miéthya et le Godjam. Par un jeu du hasard, ils forment une partie considérable des habitants de Dembia et de Thyelga, et sont surtout nombreux dans les provinces situées à l'ouest de Tsana, en Kuara, en Alefa, en Athyefer, etc. Cette distribution des établissements falacha, dont le plus grand nombre se trouve aux extrêmes limites de l'Abyssinie, ne peut être que la conséquence d'un déplacement violent et semble confirmer les traditions locales qui rapportent que des guerres longues et acharnées ont sévi entre les chrétiens et les juifs, avant que les premiers fussent parvenus à soumettre le pays au delà du Takkazi, et d'en sémitiser la population de race agaou.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.