Bulletin de la Société de Géographie : cinquième série, toma XVII

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PROCÈS-VERBAUX.

pères. Dans la barbarie comme dans la civilisation, dit en terminant l'auteur de la communication, il y a donc des degrés et des époques de progrès et de décadence. L'évolution de l'humanité obéit partout aux mêmes lois. Quelques-unes des opinions émises par VI. Simonin donnent lieu à une discussion scientifique, à laquelle prennent surtout part MM. de Quatrefages, Vivien de Saint-Martin, Marcou, H. de Charencey, Élisée Reclus, E. Cortambert, d'Abbadie, Ansart, Deloche et Joseph Halévy. M. de Quatrefages combat la pensée qu'il n'y ait qu'un seul homme américain. Dans le Nouveau Monde, les races sont presque aussi multipliées que dans l'Ancien, et l'on a constaté bien des fois l'extrême ressemblance qui existe entre les populations asiatiques et américaines, Les races chinoises et indo-chinoises ont, particulièrement dans l'Amérique du Sud, des représentants presque identiques ; et, n'était la différence des langues, on les réunirait sans nul doute. M. de Quatrefages croit que la possibilité de l'introduction des races asiatiques dans le Nouveau Monde par le détroit de Béring, dont la largeur n'est que de 50 kilomètres, est aujourd'hui démontrée ; — les relations que nous constatons de nos jours entre les indigènes du nord de la Sibérie et ceux de l'Amérique, bien qu'ils en soient réduits encore à leurs anciens moyens de locomotion, justifieraient à elles seules cette conclusion. D'ailleurs, l'identité de caractère et de langage entre les Tchouktchis sibériens et les Tchouktchis de l'Amérique septentrionale est un fait unanimement reconnu. L'un des deux groupes est donc nécessairement passé d'un continent à l'autre. — Le même membre rappelle que le courant de Tessan, connu des Japonais sous le nom de Ruro-Sivo oufleuveNoir, et qui passe à l'est de leur empire, a plus d'une fois entraîné des jonques jusque sur les côtes de la Californie. A lui seul, il permet d'expliquer très-naturellement la présence de populations tout à fait différentes des Peaux-Rouges, dans la région californienne. Ces indigènes au teint foncé que l'on y remarque, ont bien pu originairement venir des parages océaniens. Quant aux traditions, M. de Quatrefages montre que très souvent les peuples sauvages ne les révèlent pas à tous les voyageurs, mais qu'elles se transmettent de génération en génération. On nesauraitoublier à ce


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