Bulletin de la Société de Géographie : cinquième série, tome XVII

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ET SES GLACIERS.

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terre, de sceller sur le dernier sommet conquis, en regard du monde penché à ses pieds, son alliance avec l'infini ! » II Si du sommet du grand Schreckhorn vous jetez un coup d'œil sur le double bassin des glaciers du Grindelwald, vous le voyez s'ouvrir sous forme de deux gouttières profondes entre le nord et l'ouest, mais fermé sur tout le reste de son pourtour par une crête continue qui atteint les plus hauts points aux Wetterhœrner, au Berglistock, au Schreckhorn, aux pics de Viesch, aux sommets du Mœnch et de l'Eiger. Le nom seul du Schreckhorn, pic de la terreur, dit combien son accès est redoutable. Une arête déchiquetée violemment le relie au Mettenberg pour séparer le glacier supérieur du glacier inférieur. Parvenu à 4080 mètres d'élévation au-dessus du niveau de la mer, le grand Schreckhorn se lie d'un côté par le col de Lauteraar au Berglistock, d'où la ligne de faîte passe au groupe des Wetterhœrner. C'est la limite du glacier supérieur. Dans la direction opposée, le bassin du glacier inférieur se trouve borné à partir du Schreckhorn par les pics et la crête de Viesch, qui s'en va ensuite rejoindre le sommet du Mœnch, à 4104 mètres d'altitude, séparé lui-même de l'Eiger par une légère dépression. Le bassin du glacier supérieur est remarquable par sa régularité. Il a la forme d'un carré long d'où s'échappe la langue terminale et ne reçoit pas de grand affluent. À sa droite, le Wetterhorn s'élève comme une pyramide immense dont la base domine le passage de la grande Scheidegg. Si on fait l'ascension de cette montagne, on (1) Tschudi : Das Thierleben der Alpenwell ; édition de 1868. Leipzig, p. 390.


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