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NOTE SUR
L'EXPLORATION
qui avait éclaté, sur ces entrefaites, dans les provinces septentrionales de ce petit État ayant fermé la route du fleuve. Son voyage a permis d'ajouter à la carte de la vallée du fleuve toute la région, encore vierge d'exploration européenne, qui se trouve comprise entre le grand lac, le fleuve et la rivière d'Oubôn. A partir de Kemarat, le Cambodge coule de nouveau en plaine, et c'est seulement au-dessus de Vien-Chang, ancienne capitale du Laos, qu'il s'encaisse d'une manière définitive dans des montagnes qui vont toujours s'élevant. Son cours, de nouveau très-resserré, ne cesse cependant d'être fréquenté, comme moyen de communication et de transport, que bien au-dessus de Luang-Prabang, à la hauteur de M. Lim, point où l'expédition dut renoncer à la voie fluviale pour cheminer désormais à pied. A Xieng-Hong (1), point où la commission a définitivement quitté le Cambodge, le baromètre accusait une élévation de 600 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce point est situé à 1250 milles de l'embouchure du fleuve. La ligne de partage des eaux, entre la vallée du Cambodge et celle du fleuve du Tong-King, a été franchie, dans le Yun-nan, entre Puheul-Fou et Talan. Le col franchi était à 1555 mètres d'élévation au-dessus du niveau de la mer. Le fleuve du Tong-Ring (Song-Coi ou Ho-ti-Riang) a été rejoint à Yuen-Riang. Il ne se trouve là qu'à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer, et les renseignements recueillis portent à croire qu'il est facilement navigable pour des barques, depuis la mer jusqu'aux frontières du Yun-nan. (1) La latitude trouvée par l'expédition pour Xieng-hong (appelé Kianghung par Mac Leod) diffère de 2 minutes de celle qui avait été donnée par le voyageur anglais. Mais cette différence tient au déplacement de la ville elle-même. Son ancien emplacement avait été très-exactement donné. Il en est de môme de la plupart des lieux du Yun-nan déterminés par les Jésuites au commencement du xviii siècle. e