Mémoires de Billaud-Varennes

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avait prouvé ensuite, par l'expédition envoyée à? Buenos-Ayres sous tes ordres de Witelock, et par celle de Miranda , sa résolution d'émanciper l'Amérique espagnole. Tous les Américains étaient si fortement persuadés que l'Angleterre favorisait leurs vœux et leurs desseins, qu'en 1810 personne, sans en excepter les Espagnols, n'avait le moindre doute à ce sujet. Le mécompte des patriotes fut grand et douloureux, lorsqu'ils virent, depuis, le génie d'Albion changé à leur égard... A cette époque, il fut à regretter que la nouvelle politique de l'Angleterre l'empêchât de remplir de semblables promesses faites si libéralement ; car on ne peut dissimuler que ces promesses solennelles eurent une grande influence sur celte révolution , durant laquelle plus de 3oo mille personnes avaient déjà perdu la vie en 1 8 1 9 , et qui, sans l'intervention du cabinet des trois royaumes, eût été différée jusqu'à des tems plus favorables, ou conduite par des moyens propres à éviter les horreurs qui désolent maintenant l'Amérique. En 1812 , quand la France et l'Angleterre luttaient pour l'empire du globe, les Américains libéraux avaient compté également sur la protection du plus puissant des princes. Bonaparte , en effet, avait plusieurs fois déclaré qu'il voulait seconder les efforts généreux du nouveau monde , et tous les patriotes étaient persuadés que, s'il avait cette volonté magnanime, il pouvait les pourvoir d'armes et d'officiers, seule assistance dont ils eussent besoin. Dans celte circonstance, ils confièrent à don Palacio-Faxar la mission d'aller solliciter l'appui de l'empereur. Il s'adressa d'abord a M. Serrurier, ambassadeur de France aux Etatsunis d'Amérique , qui le recommanda fortement à sa cour : s'étant aussitôt embarqué, don P. Faxar


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