Mémoires de Billaud-Varennes

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que commandait Torrez et revint, le 1 2 , à leur tète, trop inutilement, pour essayer de dégager les siens. Plusieurs le rejoignirent pendant l'affaire; mais la plupart, et les insurgés mexicains qui s'étaient joints à eux, périrent sous le glaive, après une terrible et glorieuse résistance. Réduit à commander quelques troupes de guérillas, Mina espérait que bientôt il pourrait reparaître avec des forces que Torrez réunissait au loin, lorsque, sortant d'un défilé, près de Venadito , il fut livré aux royalistes par un de ses aidesde-camp , le traître N. Licéago, qui voulait mériter le prix du sang et l'infamie. Les deux à trois cents bravas qui escortaient le général, comme un autre Léonidas, le défendirent vaillamment; mais ils durent céder au nombre; et, le 17 novemb r e , Mina reçut la mort, qu'il eut été heureux de rencontrer sur un champ de bataille. Dix mois auparavant , deux députés du congrès mexicain s'étaient rendus à Washington pour solliciter de l'appui, et le gouvernement de la république du nord, quoique évidemment satisfait de cette révolution, ne jugea pas encore convenable d'exaucer leur demande. Mais si la politique des gouvernans fut rigoureuse, celle des gouvernés fut libérale, et c'est à leurs secours que les insurgés mexicains ont spécialement dû les moyens de réparer leurs pertes successives. Tous les gouvernemens de l'Amérique avaient aussi espéré du soutien auprès de la grande Bretagne , et avec d'autant plus de droit pour l'obtenir, que, dès l'année I 7 9 7 , le cabinet anglais avait formellement promis, par l'organe de sir Picton, gouverneur de la Trinité et agent de M. Dundas,de soutenir une insurrection. Le ministère britannique


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