Mémoires de Billaud-Varennes

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( 170 ) Buenos- Ayres, qu'il prétend être ingrats comme des rois, un passe-droit l'avait determiné à joindre Morelos, qui l'appellait, qui lui promettait peu et qui lui a donné beaucoup , en le nommant à la place du quartier - maitre. Il devait être général , au tems qui court. Que me croyait-il devenu ? —Mort de la goutte (45) chez la sainte , en martyr de la liberté. Sa joie fut celle d un ami quand il sut que vous existiez ; son chagrin égala sa joie en apprenant que vous habitiez un tombeau. Lui, don Roxas et le général Morelos, qui vous attend aussi... — Vraiment ! — Me confièrent l'honorable et tant désirée mission d'aller à Mexico, pour essayer, par quelque stratagême, d'opérer pour vous et pour nous votre élargissement. « Un hasard assez malheureux me logea chez Obenisco. Veuf, il tenait l'auberge, et sa sœur le petit café: c'était une de ces grisettes que vous avez fidèlement dépeintes dans vos notes sur celte ville, et dont j'aurais dû profiler. Jolie, me croyant riche, parceque vos amis ne me laissaient pas manquer d'or, elle tenta de me séduire, ce qui n'était pas difficile , puisqu'elle avait su captiver les plus fiers Espagnols : enfin je devins amoureux, comme don Chrysostôme, d'une limonadière...— Il a conté aussi cette aventure ? — Accompagnée de plusieurs autres : je devins donc amoureux comme lui, et plus que lui, car j'épousai ; et notre belle Angelica , satisfaite de s'appeller doua de Varennas...—Ah, ah ! mon nom —Je l'ai reçu de vous. Angelica, le jour de mon entrée au monastère, mil à la voile avec un lieutenant de guérillas, qui lui fera voir du pays ; mais elle prendra sa revanche... — Pauvre garçon ! — H é l a s , . . . — Mon cher, il est des maux que l'on aigrit en cherchant à les adoucir, et je ne prétends pas te consoler de


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