Mémoires de Billaud-Varennes

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( 143 ) d'Américains; et Vénégas répondit simplement aux envoyés : « Ecrivez à Rayon que s'il met bas les armes, je le ferai comprendre dans l'amnistie. » En répondant ainsi, l'homme d'état voulait la guerre ; car l'indulto ou amnistie dont il parlait , donné par les Cortes, en 1810, aux insurgés qui se rendaient, loin de faire aucun bien , nuisit beaucoup à la cause royale , parceque les chefs royalistes n'en usèrent pas sagement. A Mexico, on eut si peu de confiance dans l'indulto et dans les nombreuses promesses de Vénégas, qu'il fut forcé de recourir au conseil ecclésiastique pour donner de l'autorité à ce qu'il proclamait et pour persuader au peuple que ses promesses ne cachaient aucun piége. a Sur ce point, disait le conseil dans une adresse » pastorale faite au clergé le 17 mai 1812, son » excellence , le digne et légitime réprésentant de » notre roi, a l'incomparable bonté de nous auto» riser , non-seulement à garantir la sincérité du » pardon accordé aux Américains, mais encore , » IN. T. C. F, à vous donner, comme nous vous » donnons présentement, an nom du Père, du Fils, » du Saint-Esprit, au nom de la très sainte-vierge » de la Guadeloupe, protectrice de son royaume, » et au nom de S M. très catholique le roi Fer» dinand VII , ainsi que de son vice-roi (quel cre» scendo ! ) notre parole solennelle qu'un pardon » général est sincèrement accordé à tous ceux qui, » se repentant de leurs fautes passées , poseront » sur-le-champ les armes, etc. » D. Calléjas se mit en marche pour attaquer le général Rayon qui occupait Zacatècas ; mais celui-ci se retira du côté de Valladolid. En même tems, le colonel Lopez, commandant à Zitaquaro


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