Mémoires de Billaud-Varennes

Page 365

( 135 ) roi. Jamais personne n'a su leur contenu , pas même nous, les amis d'Hidalgo ; et Vénégas prit grand soin de cacher à tous les habitans de Mexico l'objet de cette mission , et les dépèches furent rendues au général, sans aucune réponse. L'assaut semblait alors inévitable ; Hidalgo cependant , au lieu de l'ordonner , lit retirer ses troupes... On supposa qu'il avait reçu la nouvelle de la défaite de Sanchez, autre chef d'insurgés, près de Quérétaro, et qu'il savait aussi que Caléjas, le comte de la Cadena et le colonel Culanos , néunis le 28 octobre, s'avançaient au secours de Vénégas ; mais nous sûmes ensuite, de bonne part, que le courage réfléchi, la modération philantropique du prêtre-militaire et son horreur pour répandre le sang, furent les principales causes de sa retraite volontaire. Ce général avait été asseoir son camp sur un morne triangulaire qui domine le bourg d'Aëtculco et le pays environnant du côté du nord et de l'est : son artillerie , composée de quinze pièces de canon , fut rangée sur les flancs de la montagne, et son armée sur deux lignes, entre lesquelles étaient placés des Indiens. Calléjas , arrivé à Mexico le 5 novembre, divisa ses deux corps en cinq colonnes, e t , le surlendemain, attaqua Hidalgo à l'est et au nord de son camp, qu'il n'avait pu fortifier. En voyant la telle apparence et le bon ordre militaire de l'armée rovaliste , forte de six mille hommes, les Indiens furent saisis d'une terreur panique ; dès le premier coup de canon , ils fuirent en désordre, ce qui déconcerta entièrement les troupes régulières de l'armée d'Hidalgo. Calléjas, poursuivant l'ennemi en déroute , lui fit beaucoup de mal ; car d'après son rapport offi-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.