Mémoires de Billaud-Varennes

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frère Torrez , qui, dès long-temps, à déserté le cloître pour voler au champ de bataille. Aucun de ces fiers ennemis du despotisme n'habitait cette capitale ; mais nous pouvions, du moins fraterniser par lettres. La triple motion fut adoptée d'une voix unauime ; et, vers la fin de la séance, le frère Varennas fut nommé secrétaire perpétuel de celle académie révolutionnaire. Voici notre position, à cette époque, dans la cité de Mexico. La junte centrale espagnole, établie à Séville, avait placé, avant qu'on nous gratifiât du fameux Venegas, l'autorité civile dans les mains de notre archevêque, que sa douceur, sa modération, faisait aimer de tous. Don Iturrigaray fut déposé uniquement, par le conseil d'Espagne, pour avoir paru accueillir le projet de former une junte municipale, quand l'Espagne fut envahie par les Français et privée de son roi. Les Espagnols, qui avaient renversé ce plan, enorgueillis de leurs succès et devenus encore moins populaires, déployèrent bientôt une insolence et un despotisme sans bornes, en apprenant qu'ils étaient approuvés par la junte centrale. La situation des Mexicains devint ensuite insupportable après la déposition de leur bon archevêque, autre Vincent de P a u l e , qui eut pour successeur l'audiencia elle-même , dont tous les mem bres étaient ses ennemis ; mais ils ne gouvernèrent que jusqu'à l'arrivée de don J . Venegas , fabriqué vice-roi par la régence de Cadix. Sous le règne de l'audience , les troupes , constamment stationnées , en temps de guerre, entre , la capitale et Vera Cruz , pour empêcher quelque descente sur les côtes par les croisières britanniques , furent subitement appelées dans l'intérieur , ou leur présence était plus nécessaire que


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