Mémoires de Billaud-Varennes

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s'il est uni, la possibilité d'échapper aux dangers qui l'environnent. » L'union des autorités est nécessaire pour établir le calme et l'unanimité parmi le peuple, et prévenir les effroyables conséquences de la désunion. » Chacun alors sera heureux, et tous les vœux, toutes les résolutions , dirigées par l'enthousiasme et le patriotisme , auront uniquement pour but le bien public. » La ville pense donc que le moment est armé d'adopter sans réserve le mode suivi en Espagne. Dès queV. E. aura établi cette junte, qui sera composée des représentans du royaume, elle examinera soigneusement tous les intérêts du pays. Mais les deux points fondamentaux de ses travaux législatifs ne doivent pas être oubliés, c'est à-dire, premièrement, que les autorités doivent agir comme si le renversement de la monarchie Espagnole n'était pas arrivé, de sorte que V. E. conservera toujours le pouvoir nécessaire que les lois lui accordent ; secondement, c'est q u e , pour suppléer au vide immense qui existe entre l'autorité du souverain et celle de V. E. elle aura recours à la junte. » Que trouve-t-on dans cette remontrance semipatriotique ? de nouveaux privilèges, de nombreux avantages pour les grands, les prêtres, les riches et les salariés ; un vain mot pour les Indiens, et rien pour les esclaves. Comme le vice-roi ne parut pas contraire à l'adoption du projet proposé par l'organe de la municipalité , les Espagnols, adversaires des Mexicains, décidèrent alors la déposition de ce représentant d'un roi quelconque. Agé, dénué de vigueur, n'ayant aucun plan de conduite , don Iturrigaray fut effrayé des soupçons que l'on excitait


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