Mémoires de Billaud-Varennes

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(55 ) voulais; laborieux et ménager, j'amassai de quoi obtenir ma liberté et une petite maison ; le Ciel a béni mon travail : j'ai fait fortune. » Cette réponse, quoique naïve et franche , n'empêcha pas qu'on soupçonnât toujours le noir aimé du Ciel, d'avoir découvert le trésor, ou d'être bien avec le diable.

CHAPITRE XII. Un Colon Espagnol. — Scène- à l'Eglise.

La culture est très-florissante à Petapa, où il y a des fermes à froment, sucre, coton et indigo. Un digne Polonais, que je comptais avec plaisir au nombre de mes ouailles, ayant, dès sa jeunesse , accompagné, comme écrivain , un consul espagnol de Dantzick à Cadix, avait, possédant bien la langue castillane, trouvé ensuite le moyen de passer au Mexique, comme né en Espagne. 11 vint à Guatimata sans un maravédis ; mais, par son industrie et son labeur, il achète un mulet, puis deux, puis trois, puis trente; il commerce dans ces cantons, obtient la confiance et le crédit, fait un plus grand négoce, acquiert des terres auprès de Petapa , y cultive le sucre, établit des fabriques où il introduit des machines simplifiées , devient millionnaire, et fait bâtir dans la paroisse une magnifique maison où les bourgeois de Guatimala viennent par fois se divertir, et où les indigens trouvent constamment des secours. Près de ce château protecteur, est une. ferme-à


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