Mémoires de Billaud-Varennes

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( 125 ) partout quelque endroit des murailles que l'on put aisément abattre , ou quelque porte facile à enfoncer. Celle de la prison s'offrant à ses regards,, il se la fit ouvrir de force , à l'aide d'une bande armée, et mit en liberté les détenus, politiques et autres, qui allèrent grossir la cohorte assiégeante.

CHAPITRE

XXVII.

Combat. — Sentence inquisitoriale.

VOYANT qu'aucun de sesamis, ni de ses courtisans, ni de ses officiers civils ou militaires, n'arrive pour le délivrer, le vice-roi monte sur le plus haut balcon de son palais , fait arborer l'étendard espagnol et sonner la trompette, pour appeler les nobles et les riches au secours de leur r o i , qu'il représente. Nul ne paraît ; tous les principaux de la ville restent chez eux, pour ne pas s'exposer en sa faveur. A l'aspect du drapeau royal, et au nom du monarque qu'ils ont entendu prononcer sur les balcons, tous les mutins s'écrient « Vive le r o i ! mais périssent les traîtres et le mauvais gouvernement ! » Ces cris furent accompagnés de nouveaux coups de pierre et de fusil, auxquels les assiégés répondirent alors par une vive mousquetade ; mais, dans toute l'échauffourée, il n'y eut pas à craindre un seul coup de canon , le vice-roi, d'ailleurs abandonné, n en ayant aucun dans la ville, où il n'avait jamais prévu aucune émeute, ni craint une attaque étrangère.


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