Journal des débats et lis de du corps législatifs

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297 sommes obligés de vous signaler leur qualité de prêtre, parce que c'est en cette qualité qu'ils ont refusé d'obéir aux lois, parce que c'est en cette qualité que les lois antérieures les ont punis, et que c'est encore de leur qualité de prêtre qu'ils s'arment aujourd'hui contre la patrie : mais nous ne vous proposons de les punir que comme des rebelles convaincus et jugés, et dont la présence sur le sol français est un flagrant délit, une conspiration permanente contre la constitution. Les crimes de la superstition sent écrits en caractères de sang dans les fastes des nations. Les retracer, ce seroit faire oiscusement parade d'une bien facile érudition. Le génie infernal qui dirigeoit sous nos anciens tyrans le massacre des Albigeois , les dragonnades des Cévennes, l'incendie et la dévastation des contrées méridionales de la France, qui sonna le tocsin de la Saint-Barthélemi, semble avoir épuisé toutes ses fureurs et vomi tous ses poisons sur la France pendant la révolution. A peine elle étoit à son aurore , et déjà des prêtres avoient refusé de faire partie du peuple, et s'étoient coalisés avec les nobles pour le maintenir dans l'oppression. Bientôt leurs projets hautement annoncés, leur opposition à toutes les mesures qui amenoient notre régénération , forcent l'Assemblée constituante à leur demander une garantie aussi légale que politique dans les circonstances, et aussitôt ces hommes se glorifient d'un relus audacieux , appellent les peuples à l'insurrection , remplissent la France de manifestes incendiaires , se constituent une puissance indépendante dans l'Etat, et luttent insolemment contre la volonté du peuple français et de ses représentans. Tant d'audace devoir être à l'instant réprimée, et tous les esprits en étoient étonnés ou indignés ; un homme duquel le nom doit être bien recommandable aux prêtres dont nous parlons , puisqu'il a depuis si efficacement servi leur cause et rétracté si honteusement ses premiers principes, Dumolard, s'écrioit à Grenoble à cette époque : « Magistrats français, et vous sur-tour, augustes législateurs, vous devez aux bons citoyens de les garantir enfin des manoeuvres et de la séduction de leurs hypocrites ennemis. L'indulgence est quelquefois un crime Ne voyez-vous pas que des scélérats veulent embraser, avec les torches du fanatisme, le temple de la liberté? » Les événemens ont justifié cette prédiction. Des troubles sans cesse renaissans ayant forcé les législateurs à ouvrir les yeux, c'est alors que l'union intime des tyrans ce des prêtres réfracraires devint évidente pour tous les esprits, par la protection que leur accorda Louis XVI, et l'impunité qu'il voulut assurer à leurs attentats. La chute du trône devoit donc


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