Revue coloniale : Deuxième série : Année 1848

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— 28 — la côte d'Afrique pour les conduire dans les Indes Occidentales. Nous nous refusons absolument à prêter les mains à un tel trafic, car ce serait donner un encouragement direct à la traite des noirs dans l'intérieur de l'Afrique. Je ne connais, d'ailleurs, aucune restriction qui ait été imposée par le gouvernement britannique aux p l a n t e u r s , en ce qui touche le travail, si ce n'est celles qui sont nécessaires pour empêcher la continuation de la traite. Le gouvernement est prêt à étudier avec le plus grand soin tous les projets qui pourraient lui être soumis dans le but d'augmenter la somme du travail dans les Indes Occidentales, à la seule condition qu'il sera exclusivement question, dans ces projets, du travail libre. La difficulté que les colons des Indes Occidentales ont à vaincre, en ce moment, provient du manque d'argent. Tel est, du moins, l'avis du gouvernement, et c'est pour les aider à sortir de cette difficulté qu'il a présenté à la chambre le bill qui fait l'objet de la discussion actuelle. Un des orateurs précédents voudrait que nos colonies fussent protégées par un droit différentiel considérable contre la concurrence des possessions où le sucre est cultivé par des esclaves. Le gouvernement ne croit pas qu'il y ait lieu d'augmenter les droits protecteurs dont jouissent actuellement les Indes Occidentales, mais il croit qu'il sera utile de les maintenir plus longtemps qu'ils ne devraient l'être d'après la loi de 1846. L'état actuel est un état de transition entre un système de protection et un système de liberté du commerce. En de telles circonstances, il est extrêmement désirable qu'on traite avec tous les ménagements possibles les intérêts qui peuvent être compromis. Le gouvernement pense que le temps est arrivé où les colonies doivent se préparer sérieusement à soutenir la concurrence des possessions à esclaves, concurrence qui, tôt ou tard, doit être abandonnée à elle-même. La mesure proposée par lord John Russell doit, en outre, être envisagée sous un autre point de vue, celui de l'intérêt du trésor public. Dans les termes où elle est posée, cette mesure ne me parait pas devoir affecter sensiblement le revenu ; mais je ne pourrais pas en dire autant d'une proposition qui consisterait à porter à 10 schellings le droit protecteur accordé aux colonies. Ce dernier chiffre, qu'a mis en avant le comité nommé pour faire une enquête sur la situation des Indes Occidentales, entraînerait une diminution de revenu de 24 millions sans aucune espèce de compensation. M. Disraëli. — La mesure que propose le gouvernement est


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