Revue coloniale : Deuxième série : Année 1848

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écossais à importer, en franchise, les produits de son exploitation dans les ports de l'Angleterre M. Barkly. — Je déclare que le projet dont la chambre vient d'entendre l'exposé est tout à fait insuffisant pour empêcher la ruine des Indes Occidentales. Un prêt de 500,000 livres sterling pour l'immigration est insignifiant ; autant vaudrait affecter 5 deniers à une si grande mesure. M. Bright. — Les orateurs qui siégent de ce côté de l'Assemblée (M. Bright montre le banc des protectionistes), parlent comme si les Indes Occidentales étaient en proie à quelque calamité extraordinaire ; cependant, je vois que la production du sucre dans le courant de l'année dernière, a été plus forte que les années précédentes. Il s'agit de savoir, dans tous les cas, si les planteurs ont le droit de demander aux habitants de la métropole de les secourir, dans leur prétendue détresse, par une augmentation d'impôt. Je proteste, au nom de mes commettants, au nom d'une partie considérable du peuple d'Angleterre, contre tout impôt qui aurait pour objet de faire renaître l'industrie des colons des Indes Occidentales ; cette industrie, comme toutes les autres, doit puiser en elle-même les moyens de se relever après avoir souffert. Je ne parlerai pas de la détresse de l'Irlande, elle est bien connue ; mais jetez un coup d'œil sur les diverses branches de l'industrie, l'agriculture exceptée, qui sont exploitées en Angleterre, et vous verrez qu'elles sont dans un état de souffrance qui surpasse infiniment celle qu'on éprouve dans les Indes Occidentales. Je puis dire en pleine connaissance de cause que les filateurs de coton, par exemple, ont perdu dans le cours des deux dernières années, le tiers de leur capital flottant par suite de la cherté du blé et de la rareté du coton. Ils ont dû limiter à trois jours par semaine le temps de travail de leurs ouvriers, et ceux-ci n'ont plus reçu que la moitié de leurs salaires ordinaires. S'ils demandaient au parlement une indemnité, comment leur pétition serait-elle reçue ? On dit, il est vrai, que la comparaison n'est pas exacte, attendu que les souffrances de l'industrie aux Indes Occidentales résulten t en partie des mesures prises par le parlement. Je n'admets pas que cet argument soit fondé. Il va dans la bibliothèque de la chambre des communes des volumes de réclamations et de plaintes que les colons n'ont cessé d'adresser depuis cinquante ans à la métropole, dans le but d'obtenir le monopole du commerce


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