Revue coloniale : Deuxième série : Année 1848

Page 28

— 20 — blées coloniales. Je ferai toujours l'opposition la plus décidée à de tels projets. Je pense aussi qu'il faut toujours avoir en vue le grand objet pour lequel a été rendue la loi de 1846, savoir : la diminution du prix du sucre, combinée avec l'élévation du revenu de la couronne. Tel est le but que je me suis proposé lorsque j'ai fourni à la chambre le plan que je viens de lui exposer. Je regretterais vivement qu'en ce moment, où les habitants de ce pays souffrent d'une grande détresse, et où il n'a pas été possible d'alléger les charges qu'ils ont supportées l'année dernière, la chambre, pour venir au secours d'intérêts privés, consentît à l'augmentation du prix d'un article de consommation, au préjudice du consommateur. Sir Robert Inglis. — J'aurais cru impossible, si je ne l'avais entendu, qu'un exposé tel que celui que lord John Russell vient de faire, pût être présenté à la chambre sans qu'on y remarquât au moins une allusion, si petite qu'elle fût, à la question de la traite des noirs. Ce que la chambre a à examiner en ce moment, ce n'est pas si le peuple anglais aura ou n'aura pas le sucre à bon marché, mais si le sucre sera ou non taché de sang. Lord John Russell s'est montré désireux de maintenir, dans toute son intégrité, l'acte de 1834. Comment se fait-il qu'il n'ait pas exprimé le même désir en ce qui concerne l'acte solennel de 1807 ? Si la mesure qu'il propose était adoptée par le parlement, le pays rétrograderait certainement jusqu'à l'état de choses qui prévalait avant 1807 ; par le fait, lord John Russell légaliserait chez les autres le trafic auquel nous avons mis fin chez nous. Sir J. Pakington. — Je ne puis me défendre d'exprimer la peine et le désappointement que j'ai ressentis en entendant le discours de lord John Russell. Je regrette comme sir R. Inglis, que le premier ministre de la couronne, en exposant les résultats de l'acte de 1846 , ait négligé d'exposer que cet acte a donné un très-grand encouragement à la traite des noirs et à l'esclavage. Je dois, en outre, constater le regret avec lequel j'ai acquis la conviction que le ministère n'est pas disposé à adopter une politique qui donne satisfaction aux commerçants et aux planteurs, dont les intérêts sont engagés dans les cultures 1

1

Admission des sucres étrangers.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.