Revue coloniale : Deuxième série : Année 1848

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— 19 — café, une opinion sur le même sujet a été exprimée par une personne qui joint au mérite de l'impartialité des connaissances spéciales et une grande expérience. Je veux parler de M. John Wood, président du bureau de l'Excise. 11 a dit qu'il ne lui appartenait pas de décider quel devait être le droit, mais que s'il était appelé à se prononcer à ce sujet, il déclarerait, après avoir pesé tout ce qui a été allégué de part et d'autre, qu'un droit différentiel de 4 schellings était bien suffisant. D'après cette opinion, exprimée par une personne qui fait autorité en cette matière, le gouvernement ne peut pas proposer un droit différentiel sur le rhum de plus de 4 schellings. Tandis q u e , pour agir suivant les intérêts généraux du pays, nous nous trouvons placés dans une situation difficile vis-à-vis des propriétaires d'habitations coloniales dans les Indes Occidentales, et, dans d'autres parties du monde, nous tenons à ce qu'on ne puisse pas dire que c'est pour favoriser des intérêts particuliers d'habitants de la métropole que nous fermons l'oreille aux plaintes des planteurs. En ce qui concerne l'admission du sucre dans les brasseries, il a été reconnu qu'elle n'avait eu d'autre effet que de faire hausser considérablement le prix du malt. Le droit sur le sucre se trouvant réduit à 10 schellings, il y aurait un avantage évident à s'en servir dans les brasseries ; mais nous ne croyons pas pouvoir placer tous les intérêts sur le pied d'égalité à cet égard, sans être obligés d'exercer une sorte d'inquisition vexatoire dans les affaires de quarante mille établissements de brasseries qui existent en Angleterre. En conséquence, nous pensons qu'il sera nécessaire d'interdire à l'avenir l'usage du sucre dans les brasseries. Quant aux distilleries, il ne nous parait pas qu'il y ait le moindre changement à faire dans la loi qui les régit. Tel est l'ensemble des mesures que le gouvernement propose. J'espère que la chambre ne perdra pas de vue, quelle que soit la décision qu'elle a d o p t e , que le principe des deux actes dont j'ai parlé plus haut doit être scrupuleusement maintenu. Le désir de venir en aide aux colons des Indes Occidentales ne doit pas nous pousser à rien faire qui compromette la grande mesure de l'abolition de l'esclavage, que ce pays s'honore d'avoir accomplie. Je parle surtout de ce qui regarde l'immigration dans les Indes Occidentales. J'ai entendu parler de projets suivant lesquels l'achat de noirs sur la côte d'Afrique serait regardé comme un acte méritoire par certaines assem-


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