Revue coloniale : Deuxième série : Année 1848

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Africains peuvent émigrer, de toutes les possessions anglaises à la côte d'Afrique, pour les Indes Occidentales, avec cette seule condition, qu'il y aura à bord de chaque navire employé à les transporter, un officier de la marine britannique, chargé de veiller à ce que cette opération s'accomplisse, sans donner lieu à aucune transaction, ayant de l'analogie avec l'achat et la vente d'esclaves, et sans que le libre arbitre des émigrants soit violenté, de quelque manière que ce soit. Le ministre des colonies a, en outre, adopté une autre mesure qui concerne les Africains libérés. Antérieurement, les Africains libérés étaient envoyés a Sierra L e o n e , ou dans quelque autre établissement du voisinage. Les colonies des Indes Occidentales ne liraient donc aucun avantage du travail de ces individus ; en même temps, ils étaient maintenus, pendant un long espace de temps, dans un état de barbarie et de paresse, aux environs de Sierra Leone. Le ministre des colonies a décidé que les Africains libérés seraient envoyés, sous certaines conditions, dans les Indes Occidentales, où ils seraient employés à la culture. J'ai déjà d i t , à ce sujet, que les obstacles et les difficultés provenant de la crainte que l'immigration ne servît de prétexte à un renouvellement de la traite des n o i r s , et que les immigrants ne fussent soumis à un travail forcé dans les colonies, a retardé trop longtemps l'adoption des mesures d'émigration réclamées avec justice par les planteurs. Dans cette pensée, nous croyons devoir proposer de faire plus que nous n'aurions fait, dans l'intérêt de l'immigration, si elle avait été réglée dès l'époque de l'émancipation, et s i , depuis 1835, les colonies des Indes Occidentales jouissaient librement des avantages de cette mesure. En conséquence, nous vous proposons, soit de faire des avances hypothéquées sur le revenu des colonies, soit de garantir des emprunts à faire par les colonies pour l'établissement de primes à l'importation d'immigrants dans les Indes Occidentales. Nous proposons que les sommes ainsi accordées ou garanties n'excèdent pas 500,000 livres sterling, en sus de 160,000 livres que la chambre a déjà avancées pour le même objet. Quant aux engagements contractés, et quant à la question du vagabondage et de l'intrusion d'individus sur les terres de la couronne, le secrétaire d ' é t a t , au département des colonies, y apporte toute son attention. Il est parfaitement disposé à concéder, sur ce point, tout ce qui est raisonnable ; mais il est très-difficile de faire des lois sur ce sujet. Les mesures que les


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