Revue coloniale : Deuxième série : Année 1848

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— 169 -— nombre ordinaire de 6,000 immigrants à introduire annuellement dans kl colonie fût augmenté pour l'année dernière. Durant l'automne de 1846, le ministre des colonies, d'après les instances de l'Association Mauricienne, a autorisé le gouverneur de cette colonie à y introduire cinq ou six mille travailleurs de plus tirés de Madras, à la condition qu'ils seraient accompagnés de leur famille, et que la colonie serait en mesure de faire les frais de cette opération. En conséquence, le gouverneur ayant saisi de cette question le conseil législatif au mois d'avril 1817, il a été résolu que le nombre des 6,000 immigrants ordinaire serait augmenté de 3,000 travailleurs. On devait prendre ces derniers à Madras, et le gouverneur expédia aux agents d'immigration, dans cette ville et à Calcutta, des ordres à cet effet. Mais on reconnut qu'il était impossible de réunir ce nombre d'hommes sans nuire au succès de l'immigration pour les Indes occidentales. En conséquence, la question fut examinée de nouveau, et on constata alors que les dépenses de l'émigration à Maurice avaient constamment dépassé les prévisions, et qu'on avait été obligé d'y appliquer une somme considérable destinée originairement aux travaux publics. Comme cette somme se montait déjà, en 1843, à 6,580,000 fr., et qu'elle paraissait devoir s'augmenter encore, le ministre des colonies décida que la situation des finances coloniales ne justifiait pas un nouveau développement de l'immigration. Il parait cependant, d'après les termes d'un rapport que viennent de recevoir les commissaires du bureau de l'émigration, que, si les taxes votées avant 1846 pour l'émigration se sont trouvées insuffisantes, il y a toujours eu un excédant de revenu géné ral après que les travaux publics nécessaires ont été terminés; en outre, les recettes appliquées directement à l'immigration, après 1846, ont été plus fortes que les dépenses. Les commissaires font observer, en conséquence, que si on porte au crédit du fonds d'immigration cet excédant de recettes des deux dernières années, et les sommes qui ont été réellement dépensées en travaux publics, la dette du fonds d'immigration au fonds des travaux publics se sera trouvée réduite, à la fin de 1846, à 1,682,125 fr. La difficulté qu'on a toujours éprouvée de fréter un nombre suffisant de navires pour les besoins de l'immigration a donné à penser qu'il pourrait être avantageux de ne pas observer avec rigueur le règlement, qui veut que la hau teur entre les ponts soit au moins de 6 pieds. Pour nous conformer aux instructions du département des colonies, nous nous sommes procuré, à ce sujet, des informations, et les renseignements que nous avons obtenus nous ont conduit à penser qu'on pourrait admettre pour le transport des immigrants des navires où l'entrepont aurait moins de 6 pieds d'élévation, à la condition que le nombre des passagers serait limité à raison de 1 par 20 pieds de superficie du pont, ou du compartiment du pont affecté à leur usage. Dans notre rapport de l'année dernière nous avons fait mention d'un projet d'ordonnance pour assurer l'assiduité des immigrants au travail, dont le ministre des colonies avait indiqué les principales dispositions. Une ordonnance a été rendue, en effet, en 1847. Les principales dispositions en sont telles que le ministre les avait indiquées. Le conseil législatif s'est borné à amender quelques dispositions secondaires que le département des colonies avait abandonnées à l'appréciation de cette assemblée. L'ordonnance a pour base le principe que chaque immigrant, importé dans la colonie aux frais du trésor public, doit cinq années de travail ou l'équivalent, et que ceux qui emploient les travailleurs ainsi introduits doivent être frappés d'un impôt spécial. En conséquence, il y est établi que, pendant cinq ans de ce qu'on appelle « la rési1

Voir la Revue coloniale du mois de décembre 1817.


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