Revue coloniale : Deuxième série : Année 1848

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— 157 — publique. D'avance il se prononce, comme l'évêque d'Oxford, pour que l'Angleterre continue, dans le but de supprimer la traite, des efforts auxquels elle ne pourrait renoncer sans se placer plus bas qu'il ne convient dans l'échelle des nations, et sans compromettre, vis-à-vis des pays étrangers, ses institutions et son caractère. Le comte d'Aberdeen s'est félicité de ce que la chambre fût disposée à instituer le comité dont la formation était demandée. Il a supposé, en effet, que ce comité ne manquerait pas d'examiner si le dernier gouvernement avait eu raison d'augmenter les forces navales, employées sur la côte d'Afrique, à la suppression de la traite des noirs. L'orateur a dit qu'il se considérait comme responsable de cette mesure, puisqu'à son entrée en fonctions, en 1841, il avait trouvé que la répression de la traite était confiée à une force de 8 à 900 hommes seulement, et qu'il avait porté jusqu'à 3,000 hommes l'effectif de l'escadre avant de résigner le ministère. Plus que personne il s'est donc regardé comme intéressé à établir le degré d'utilité de cette escadre, et à rechercher les moyens de rendre ses services plus efficaces, si tant est que cela soit possible. Lord Stanley a parlé à son tour à l'appui de la motion de l'évêque d'Oxford ; il a exprimé l'espoir que l'enquête à laquelle se livrerait le comité serait approfondie et instructive, et qu'on étudierait avec soin tous les projets tendant à opposer de nouveaux obstacles à la traite. Il a déclaré, en outre, que le système de suppression de la traite par le maintien de forces navales à la côte d'Afrique lui inspirait la plus grande confiance ; mais, a-t-il ajouté, les efforts de notre marine ont été neutralisés par l'admission, en 184G, du sucre étranger, en vertu d'une loi qui, sous le prétexte d'une trompeuse économie, a donné à la traite des noirs un puissant encouragement. Lord Grey s'est élevé avec vivacité contre la conclusion du discours précédent ; il s'est plaint de ce que lord Stanley s'empressât d'attribuer à la loi de 1846 des résultats tels que ceux qu'il avait énoncés, au lieu de suspendre son jugement jusqu'au jour où l'enquête ordonnée ferait connaître ce qu'il y a d'injuste ou de fondé en de telles accusations. L'orateur a ajouté que la loi votée en 1846 a été, au contraire, une loi sage et politique, et que, loin de favoriser la traite des noirs, il y a lieu de penser qu'elle contribuera à ce qu'elle soit abandonnée.

On a vu que, le comité d'enquête, nommé en 1848 par la chambre des communes, avait proposé, dans son rapport, que les pouvoirs qui lui avaient été conférés lui fussent continués. La question n'a pas été abordée, dans cette assemblée, depuis le commencement de la session de 1849, et l'on ne sait si la nomination par la chambre des lords, d'un comité, qui a reçu une mission analogue, empêchera que la chambre des communes ne donne suite à la proposition de son propre comité. § 2.

ÉMANCIPATION.

Abolition de l'esclavage dans les colonies danoises. L'émancipation des esclaves des colonies danoises a eu lieu


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