Revue coloniale : Deuxième série : Année 1848

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1° Rédaction proposée par le président du comité. M. William Hult, président, aurait voulu que le comité déclarât ce qui suit : Les souffrances et la mortalité auxquelles sont en butte les victimes de la traite, résultent, en grande partie, de l'intervention des bâtiments armés pour réprimer ce trafic ; les misères qu'endurent les noirs, tirés violemment de l'Afrique, semblent s'accroître en raison des développements même que reçoivent les moyens consacrés à la suppression du trafic des esclaves. L'expérience prouve que la suppression de la traite est impossible au moyen de forces navales ; pour atteindre ce but désirable, il faut que la Grande-Bretagne ait recours à des mesures autres que celles adoptées jusqu'à ce moment. Bien que l'état sanitaire de la flotte consacrée à ce service, sur la côte d'Afrique, se soit fort amélioré, cependant, le système adopté pour la répression de la traite expose à de grands périls la santé et la vie des marins. C'est par le développement du commerce honnête et des autres influences civilisatrices que l'on doit tendre à détourner les Africains de vendre leurs semblables. Il existe, sur quelques parties de la cote et dans l'intérieur de l'Afrique, des noirs en grand nombre, disposés à émigrer pour les colonies britanniques ; le retour de ces émigrants, après l'exécution des clauses de leurs contrats de service, est fait pour augmenter les ressources de l'émigration et pour développer les progrès de toute nature dans leur pays natal. Pour mettre les colonies britanniques en état de supporter la concurrence des sucres de Cuba et du Brésil, il serait bon que le gouvernement accordât à ces colonies tout l'appui qui peut se concilier avec les principes de la politique commerciale en vigueur, et, à cet effet, il conviendrait qu'il levât toutes les restrictions qui gênent la conclusion de contrats de services avec les émigrants d'Afrique, de manière à assurer à la fois leur entière liberté et la prospérité générale. 2° Rédaction de sir Robert

Inglis.

Sir Robert Inglis, l'un des membres du comité, après avoir cherché a établir, dans un préambule très-développé, que le maintien d'une escadre à la côte d'Afrique est indispensable pour empêcher que le trafic des esclaves ne fasse de grands progrès, propose d'adopter les conclusions ci-dessous énoncées. Le comité recommande au gouvernement de Sa Majesté Britannique d'obtenu de tous les alliés de la couronne d'Angleterre, que les sujets de ces diverses puissances qui seront reconnus coupables d'avoir pris part à la traite des noirs soient punis personnellement . A cet effet, autorisation serait donnée aux croiseurs de toute nation d'infliger, par mesure sommaire, la peine personnelle 1

Dans son préambule. sir B. Inglis propose que ce châtiment soit la pen foison du capitaine négrier à la grande vergue de son navire. 1


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