Revue coloniale : Deuxième série : Année 1848

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Pour bien apprécier les chiffres qui, dans ces deux tableaux, résument le mouvement général du commerce de la colonie, il ne faut pas perdre de vue que les importations de 1845 avaient présenté, relativement à l'année antérieure, une diminution considérable et dans laquelle n'entre pas pour un dixième leur excédant en 1846. Les marchandises importées de France ou de nos colonies, sur lesquelles avait, en 1845, porté le déficit que nous venons de rappeler, ont semblé tendre en 1846, quoique faiblement, vers leur niveau antérieur à ces deux années, ainsi que l'indique ici leur augmentation de 482,994 fr. La perte du commerce avec Madagascar a contrarié cet élan. Dans son ensemble, le mouvement des importations de 1840 n'excède pas, en définitive, de plus de 2 3 4 , 9 8 0 fr., celui de 1845. Cet excédant, dans l'étroite comparaison des deux années, paraîtra d'ailleurs d'autant plus insignifiant qu'on doit surtout l'attribuer aux approvisionnements spéciaux du magasin des subsistances de la marine, récemment établi dans la colonie. Quant aux exportations des produits de la colonie, la diminution qui ressort des chiffres ci-dessus parait d'abord peu considérable, et l'on serait porté à conclure que la maladie des cannes à sucre a peu nui à leur rendement ; ce serait une grave erreur. Si, comparativement aux chiffres de 1844, on n'aperçoit pas, pour la récolte des deux années suivantes, un déficit remarquable, la production n'en a pas moins réellement souffert. Car l'exploitation agricole avait reçu une extension telle qu'on devait en espérer un accroissement notable pour les revenus en sucre. D'ailleurs, les frais plus considérables d'une plus vaste culture n'ayant pas augmenté la quantité des produits, le revenu s'est trouvé par le fait relativement moindre. On doit se rappeler qu'au précédent résumé, analogue à celui-ci, nous avions déjà fait connaître que la maladie avait atteint la plupart des plantations destinées à la récolte de 1846. L'augmentation sur la sortie des marchandises étrangères quand leur importation a diminué (248,014 fr.) semblerait un résultat singulier s'il ne s'expliquait par une moindre consommation locale (ce qui confirme ce que nous avons déjà dit), et par un reliquat en entrepôt d'antérieures importations. On peut, d'ailleurs, trouver la preuve de ce dernier fait en consultant plus loin les mouvements d'entrepôt dont les sorties pour


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