Agriculture de la Guyane Française de 1855 à 1860

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de grains, de tiges vertes et tendres et d'une certaine quantité de matières animales, notamment de débris de poisson frais ou salé, de restes et d'eaux grasses de cuisine. On sait que ces animaux mangent énormément, 4, 5, 7, 8 kilos d'aliments solides et plus. En général, la boisson se mêle pour eux avec les aliments. Voici les produits végétaux qui me semblent le plus convenables et que leur abondance ou leur inutilité permet de destiner à cet emploi : Diverses racines farineuses, notamment celles de patate (on sait qu'en récoltant cette plante on trouve toujours beaucoup de tubercules petits ou piqués des vers, ou gâtés en partie); les racines de tayoves, connues déjà dans la colonie pour cet usage (la partie la plus délicate de la racine est prise pour l'usage de l'homme, cl le reste est propre à l'alimentation des porcs, comme le remarque Guisan); les petites racines de rebut et les épluchures d'igname; les racines d'arrow-root. L'usage des racines de rebut et les épluchures de manioc demanderait probablement quelques précautions, en raison du suc vénéneux dont cette plante est imprégnée. Il faudrait chercher si la cuisson, la macération dans l'eau des racines coupées en fragments, ne peuvent pas le détruire. Il est certain que beaucoup d'animaux des forêts et notamment les pécaris, ou, comme on dit dans la colonie, les pakiras et les cochons marrons mangent avidemment la racine de manioc, mais il est également certain que des cochons domestiques, auxquels on en a donné une certaine quantité, en sont plusieurs fois morts. Divers fruits, notamment ceux d'arbre à pain à graines et ceux de jacquier, les fruits tombés avant maturité de l'arbre à pain, les épluchures de bananes et ces grosses bananes de médiocre qualité qu'on appelle dans


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