Agriculture de la Guyane Française de 1855 à 1860

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— 79 — il eût fallu qu'un certain nombre de noirs eussent été mis à la disposition des battiers, pour les aider dans leurs travaux ; qu'au fur et à mesure que les blancs vieillissaient ou subissaient l'influence débilitante du climat, un certain nombre de nouveaux Européens, encore riches de vigueur et d'activité, eussent été amenés au milieu d'eux; enfin que quelques travaux d'utilité publique bien conduits eussent assaini et agrandi les savanes, assuré la facile exportation des bœufs. Malheureusement, ou cela ne se fit pas ou cela ne se fit qu'incomplètement. Les nattes, après avoir multiplié dans les premières années rapidement, ne présentèrent plus ensuite qu'un accroissement lent et peu sensible. Les agitations qui furent à Gayenne le contre-coup de la révolution française , l'émancipation des noirs, portèrent un coup fatal aux battes, comme aux cultures, et les troupeaux se détruisirent ou s'amoindrirent singulièrement. La ménagerie qui avait été créée dans l'Ouassa, au-delà de l'Oyapok , disparut. Lorsque le Gouvernement français reprit la direction de la Guyane, en 1818, il porta son attention sur la multiplication du bétail comme sur les autres branches de l'agriculture et de l'industrie coloniale. En 1831 , fut établi un pâturage communal , près de Gayenne, pour l'entretien du bétail de boucherie arrivant à la ville. En 1834 et 1836, des décrets coloniaux affectèrent spécialement aux hattes le terrain depuis la rive gauche du Kourou jusqu'à Organa. Le bétail y eut libre parcours et les cultures durent s'y protéger par des clôtures; chaque hattier dut avoir un parc, à moins que plusieurs personnes, possédant chacune quelques têtes de bétail, ne s'entendissent pour en avoir un en communauté. Une distance réglementaire fut fixée entre les parcs différents. Les


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