Agriculture de la Guyane Française de 1855 à 1860

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hommes de couleur, mulâtres, métis indiens, indiens tapouies ou autres, qui ont une grande habitude du soin du bétail. Peut-être un propriétaire hattier de la Guyane pourrait-il avec profit engager à son service quelques-uns de ces hommes précieux? Quand un troupeau a un peu d'importance, on ne saurait trop faire de sacrifices pour lui assurer de bons surveillants. Les gardiens vivent avec leur famille auprès du parc, ils établissent au voisinage des jardins entourés de clôtures, qu'ils peuvent fumer facilement et où ils cultivent toutes les plantes utiles. A mesure que le troupeau multiplie, on doit s'attacher à améliorer la savane et à développer les premières installations. A cet effet, on étudiera la configuration des lieux et on examinera si l'on ne pourrait pas, par le creusement d'un fossé ou le curage d'une crique, dessécher des flaques d'eau et assainir les parties marécageuses de la savane. Ces travaux, quand on peut les exécuter, sont d'un grand profit. On s'appliquera en même temps à améliorer la pâture, en multipliant les herbes utiles. On peut, à cet effet, planter de l'herbe de Para dans les endroits où le sol est gras et humide; elle s'enracine avec une extrême facilité, et on peut l'incendier sans que sa souche en souffre. Là où le sol lui est favorable, elle pousse si bien, qu'elle étouffe souvent l'herbe naturelle et finit par prévaloir. On créera de nouvelles plantations d'herbes clôturées. On plantera des haies qui établiront dans la savane des compartiments où l'on pourra isoler, ou quelques bêtes, ou tout un petit troupeau. L'expérience a établi à la Guyane que les bêtes prospèrent mieux par petits troupeaux que par grandes agglomérations. Soit que, pour les bêtes à cornes, comme pour


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