Agriculture de la Guyane Française de 1855 à 1860

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— 70 — abreuvoir en bon état près du parc ; en ramenant au troupeau les bêtes qui témoignent de la tendance à s'écarter et à s'isoler des autres. Il est bon d'habituer les animaux a connaître le son d'une corne, que leur gardien sonnera à l'approche du soir pour les réunir. On dit, et il est assez difficile d'en saisir la raison, que c'est dans les jours très-pluvieux que les animaux ont de la disposition à s'éloigner beaucoup et à passer la nuit au dehors. Les vaches pleines et prêtes à faire veau ont aussi de l'inclination à se séparer du troupeau et à chercher quelque endroit très-écarté où elles projettent de vêler. Il est superflu de montrer combien d'accidents peuvent résulter de ce caprice. La conduite d'une natte est fort simple. On lâche le matin les animaux, après les avoir passés en revue, pour voir s'il n'y en a pas de blessés ou malades, et avoir détruit les tiques à ceux sur lesquels on en aperçoit. Le troupeau sort sous la conduite du taureau le plus fort, qu'on appelle pour cette raison maître-parc, et autour duquel les autres bêtes aiment a se grouper. Il est évident que, pour éviter les combats, il ne faut garder qu'un seul taureau fort et adulte ; on a avec lui quelques jeunes taureaux de un ou deux ans, qui lui cèdent, et qui sont destinés ou à le remplacer plus tard, ou à être châtrés. Un seul maître-parc suffit à 20, 30 ou 50 vaches, surtout s'il y a avec lui quelques jeunes taureaux. Quand le troupeau est plus nombreux, il faut le diviser. Sans s'astreindre à rester constamment près des animaux, les gardiens doivent ne pas les perdre de vue, connaître et surveiller leurs habitudes, ne pas les laisser trop s'éloigner, remarquer les bêtes qui tendent à s'écarter. Cette surveillance est d'autant plus facile que l'on a eu plus soin de tenir l'herbe basse, en la brûlant chaque


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