Agriculture de la Guyane Française de 1855 à 1860

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de très-bonne qualité. Les chevaux, dans ces localités, trouvent donc de meilleures conditions d'existence qu'à la Guyane; meilleur air, meilleur pâture, sol plus sain, savanes meilleures et incomparablement plus étendues. De là, un élève qui a eu quelques succès et quelque importance. On doit dire toutefois que les chevaux sont là en nombre bien restreint, en comparaison des bêtes à cornes, et que leur prix y est relativement élevé, fait qui est toutà-fait en rapport avec ce que nous avons dit déjà, que le bœuf supporte beaucoup mieux que le cheval le climat des pays chauds. Quand on remonte l'Amazone ou ses affluents, et qu'on entre dans la région des forêts continues, on ne trouve plus, je crois, que bien peu de chevaux et point de hattes consacrées à leur élève. Le cheval du Para est en général assez petit de taille, bien proportionné, quoiqu'il ait la tête un peu grosse et qu'il soit disposé à la porter basse. Il est rustique, bien acclimaté, habitué au pâturage des savanes. Je crois donc qu'en général un propriétaire qui veut acquérir un cheval peut avec raison aller le chercher au Para ; mais, s'il veut le conserver, il devra le très-bien nourrir et le soigner très-attentivement, car il ne pourra lui donner à Cayenne d'aussi bonnes conditions de pâture qu'aux embouchures de l'Amazone. On trouve encore, à une médiocre distance de la Guyane, un élève de chevaux dans les savanes de l'Orénoque. Voici ce que j'ai pu savoir de ces localités, en lisant le voyage aux régions équinoxiales de Humboldt. Entre les forêts marécageuses des bouches de l'Orénoque à l'est, la chaîne cotière du Venezuela au nord, la SierraPacaraima et la Sierra-Duida où l'Orénoque prend sa source, au sud, les montagnes de la Nouvelle-Grenade à l'ouest, s'étend une région infiniment moins pluvieuse que


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