Agriculture de la Guyane Française de 1855 à 1860

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et ont de l'embonpoint. Ils ont cependant moins de vivacité dans leurs mouvements que n'en auraient des chevaux traités ainsi en Europe. On voit parmi eux pas mal de cas de maladies, et il y a des années où on en a perdu beaucoup. On trouverait probablement à Démérari un certain nombre de chevaux entretenus dans les mêmes conditions, nourris et pansés avec beaucoup de soins. Les chevaux de la seconde catégorie, c'est-à-dire ceux qui reçoivent moins de soins et qui tirent une forte partie de leur nourriture de la pâture des savanes, sont en général des bêtes, qui, en Europe, n'auraient qu'un prix médiocre. Quelques-uns sont nés dans la colonie même ; d'autres proviennent du Para ou des pays tempérés. On trouve ces animaux dans la ville de Cayenne, ou dans ses environs, ou dans les quartiers sous le vent, voués plus particulièrement à l'élève du bétail, comme Macouria, Kourou, Sinnamary. Ils sont ordinairement de petite taille; leur allure est molle et ils n'ont qu'une vigueur médiocre. On les emploie à la selle ou au trait. En général, ils sont nourris partie de la pâture des savanes, partie d'herbe choisie, coupée et portée à l'écurie. A défaut d'avoine on leur donne, surtout quand ils travaillent, du maïs. A Cayenne et aux environs de la ville, les chevaux même d'un prix médiocre, reçoivent plus ou moins d'avoine et de foin d'Europe que la facilité des communications maritimes permet de leur donner à des prix qui ne sont pas excessifs. Tous les chevaux que l'on possède à la Guyane habitent la région du littoral, celle où la brise de mer fait sentir sa salutaire influence, où l'humidité est moins excessive et où l'herbe est de meilleure nature. Je suis persuadé qu'ils se trouveraient dans des conditions plus mauvaises dans l'intérieur du pays, dans la région des forêts.


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