Agriculture de la Guyane Française de 1855 à 1860

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— 26 — animaux que la côte où l'humidité est un peu moindre et où l'air est plus pur. Si le climat est un obstacle à la multiplication du bétail dans l'agriculture guyanaise, la difficulté de lui assurer par la main d'aides agricoles attentifs et intelligents les soins qu'il réclame en est un autre. On se tromperait étrangement, si l'on croyait qu'on peut trouver chez les noirs la même exactitude, la même patience, la même douceur, le même attachement pour les animaux, qu'on trouve chez les valets de ferme d'Europe. A ce sujet, je dois dire qu'on ne trouve en aucune manière les mêmes aptitudes, en quelque sorte , les mêmes inclinations chez les divers peuples. Toutes les nations de race blanche ont de toute antiquité associé l'élève des animaux à la culture de la terre. Dans toute l'Europe, aussi bien sous le ciel brumeux de l'Ecosse et de la Suède que sous les climats plus chauds et plus secs de l'Italie et de la Grèce ; hors de l'Europe, dans l'Asie-Mineure et dans le nord de l'Inde, en Arabie, en Egypte, en Mauritanie, aussi loin que l'on puisse remonter aux origines historiques, on trouve un bétail nombreux, parfaitement réduit en domestication, travaillant la terre, traînant et portant des fardeaux, donnant à l'homme sa viande, son lait ou sa toison. Les races humaines jaunes, soit agricoles, comme celles de la Chine et du Japon, soit pastorales, comme les tribus mongoles, ont également de toute antiquité élevé des animaux, quoiqu'elles n'en aient peut-être pas tiré un parti aussi varié et qu'elles n'aient pas su créer des races aussi perfectionnées. Quand on sort de ces races humaines, on ne trouve plus l'homme habitué à élever des animaux dans une vraie domesticité, à leur donner des soins, à les traiter avec douceur, à les employer de toutes sortes de manières à son profit. Les noirs,


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